Second projet de la fondation
La fresque
de Mix & Remix
à Lausanne.
La fondation Murs à dessins investit la station du m2 Bessières avec le soutien des tl pour y déployer un hommage au regretté Mix & Remix. Les travaux auront lieu durant l’été 2025 et l’œuvre sera inaugurée officiellement le 11 septembre 2025. La réalisation est confiée à Nicolas Boschetti, qui avait déjà collaboré à la fresque de Titeuf. Il sera accompagné d’apprenti-es peintres en bâtiment qui effectuent leur formation auprès de l’Ecole de la construction de la Fédération vaudoise des entrepreneurs.
– Inauguration –
11 septembre 2025
Remerciements
Ce projet d’importance a bénéficié du soutien enthousiaste de nombreux partenaires. La Fondation leur exprime sa plus profonde gratitude pour leur confiance et leur générosité.
Entre la cathédrale et la dolce vita
Un hommage à Mix & Remix au cœur de «son» quartier
D’une certaine manière, Mix & Remix n’a jamais cessé de graviter autour du pont Bessières. Il a entretenu un compagnonnage assidu avec le club alternatif la Dolce vita à la rue César-Roux. Il a aussi occupé le poste de guet de la Cathédrale pendant plus de 10 ans. Sans oublier bien sûr sa collaboration de longue haleine avec le magazine L’Hebdo dont les fenêtres de la rédaction donnaient directement sur le pont et la station m2.
Une station entièrement dédiée à Mix & Remix
Tout le monde ou presque aimait Mix & Remix. Lui n’épargnait personne mais était sensible à chacun et chacune. Malgré son talent envié bien au-delà des frontières suisses, ce génie à la folle productivité et son œuvre titanesque semblent pourtant aujourd’hui, en phase d’être oubliés. La faute peut-être à un monde qui va trop vite et qui a de plus en plus de mal à sa liberté d’expression.
Désireuse de tenter de remédier à ce méchant oubli, la fondation Murs à dessins a souhaité lui rendre un hommage pérenne au cœur de Lausanne. Un hommage simple, direct et populaire, à sa mesure. Un hommage qui tiendra à la fois d’un projet de mise en avant testimoniale et patrimoniale de son œuvre et de son trait, que d’une sorte de musée à ciel ouvert! Un hommage qui aura pour but de célébrer et de partager le plus longuement possible, à Lausanne, son expression.
Ce projet est une véritable démarche «décorative» et muséale qui s’inscrira dans plusieurs emplacements de la station Bessières du m2.
Sur les quais
Une «décoration» monochrome de type «papier peint» présentera un hommage durable, ludique et pertinent à l’œuvre de dessinateur de presse de Mix & Remix, ainsi qu’à la singularité de son trait. ce au travers d’une très large représentation, avec et sans texte, des personnages qu’il aimait dessiner dans ses dessins de presse. Cette décoration sera réalisée à l’aide de chablons. Les personnage seront différents entre les deux quais.
A l’extérieur
Sur les façades extérieures du tunnel de la station, la reproduction de deux dessins monumentaux rappelleront l’œuvre plus picturale et artistique de Mix & Remix. Ces dessin seront reproduits sur la base d’un repérage millimétrique.
Dans les accès
Les murs du passage inférieur reliant les deux quais accueilleront des éléments didactiques muséaux associant des textes, des photos et des dessins pour présenter l’œuvre et le parcours de Mix & Remix).
Le cadre idéal pour ce projet
Cette station est sans aucun doute, par son audace et son architecture, le plus bel ouvrage du tracé du métro lausannois. Singulière et atypique, ouverte autant vers la terre que vers le ciel, elle est le lieu de transit quotidien de nombre de Lausannoises et Lausannois comme des nombreux touristes venant admirer la Cathédrale. Elle est donc l’écrin parfait pour un hommage large, visible, original et populaire à Mix & Remix. Sa famille (sa femme et ses deux enfants), que nous associons pleinement et étroitement au projet, l’a pleinement validée.
Notons de plus que la «modestie» de ce lieu convient tout particulièrement à Mix & Remix, lui qui n’a jamais voulu s’imposer comme un artiste, ni être particulièrement reconnu ou accroché dans les musées. Il a toujours préféré sa liberté. Il a toujours aimé défendre la marge, peindre dans la rue et l’animer plutôt que d’être un homme de salon. Il a toujours détesté les mondanités et préféré être proche des gens, des plus simples aux plus connus. Et surtout, il a toujours aimé ce qui était souterrain, interlope et singulier… Par ses multiples niveaux et recoins, ce lieu représente donc un cadre d’exposition idéal pour le projet.
La société des tl, propriétaire de la station, ainsi que l’épouse et les deux enfants de Mix & Remix nous accompagnent pleinement dans ce projet.
Mix & Remix en quelques mots
Philippe Becquelin, dit Mix & Remix, est un dessinateur suisse. Né le 6 avril 1958 à Saint-Maurice dans le canton du Valais, il est décédé, des suites d’un cancer du pancréas, le 19 décembre 2016, à l’âge de 58 ans. Il s’est notamment rendu célèbre auprès du grand public par sa création pour le club la Dolce Vita à Lausanne et ses dessins satiriques sur l’actualité pour le magazine L’Hebdo, Le Matin-Dimanche ainsi que l’émission de télévision Infrarouge de la RTS.
Incité par les lectures des magazines Spirou, Tintin ou Pilote que son père lui fait découvrir, Philippe Becquelin a commencé à dessiner depuis sa tendre enfance. Nourri par son amour de Lucky Luke, de l’absurde de Gotlib, du graphisme des Peanuts ou de la singularité du Concombre masqué de Nikita Mandryka, il n’arrêtera jamais.
Domicilié durant toute son enfance et son adolescence à St-Maurice, il fréquente son célèbre collège. C’est là que, sous le pseudonyme de Nicleb, il illustre le journal de l’école Le Potin, qui a un franc succès auprès des 800 élèves de l’établissement. Il quitte le collège un an avant l’obtention de sa maturité puis passe six mois à l’école des beaux-arts de Sion. Il termine ses études à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) où il obtient, en 1984, un diplôme de peinture.
Rock n’ roll et Cathédrale
Définitivement installé à Lausanne, il choisit le pseudonyme Mix & Remix pour signer les oeuvres picturales qu’il réalise avec son épouse Dominique, rencontrée à l’ECAL. Il devient le porte-drapeau graphique de la Dolce Vita, le club musical alternatif de Lausanne. Il en crée chaque affiche à la main, en un seul exemplaire.
Après un emploi de magasinier dans un dépôt d’importation de peluches et un autre où il imprime des t-shirts, il travaille comme guet au sommet de la cathédrale de Lausanne de 1991 à 2001. Il crie l’heure aux quatre points cardinaux de 22 heures à 2 heures, perpétuant ainsi la tradition de lutte contre les incendies qui remonte au début du 15e siècle.
Satire et dessin d’actu
Repéré par Frédéric Pajak, il collabore à son hebdomadaire L’Éternité, publié pendant six mois. Frédéric Pajak voit en lui «le seul dessinateur romand à avoir un langage». Il l’incite à se diriger vers le dessin satirique. Encouragé et soutenu par le journaliste Antoine Duplan, il dessine alors le strip Histoires mécaniques publié chaque semaine dans L’Hebdo, de 1992 à 1998, avant de faire du dessin d’actualité.
Le dessin devient alors progressivement son principal gagne-pain. Il reçoit le Prix d’encouragement du canton du Valais en 1995, et occupe dès 1998 une page entière dans L’Hebdo. Invité par Zep, il expose au Festival d’Angoulême en 2005 et se fait largement connaître en France. Il lance en juillet 2006 le mensuel 1er degré « Le journal des gens aisés » qu’il stoppe après deux numéros, faute de moyens suffisants pour poursuivre. Il participe, ensuite, à Siné Hebdo. Il intervient en direct dans l’émission Infrarouge de la RTS.
À l’invitation Vincent Kucholl, il débute sa collaboration aux éditions LEP pour l’illustration de guides pratiques et scolaires sur des grandes thématiques suisses (histoire, politique, droit, institutions, etc.). Il quitte, en 2013, L’Hebdo pour Le Matin Dimanche. Courrier international en France et L’Internazionale en Italie publient également ses dessins.
Atteint d’un cancer du pancréas, il expose une dernière fois à l’Espace Richterbuxdorf ä Lausanne en novembre 2016, avec sa fille, sous le titre Venus pour rire. Il est, la même année couronné du Prix du rayonnement de la Fondation vaudoise pour la culture. Il meurt le 19 décembre 2016.
Un artiste attachant, dithyrambique et clairvoyant
Mythique dessinateur de presse et artiste suisse romand Mix & Remix, alias Philippe Becquelin, est parti faire rire les étoiles en 2016, à l’âge de 58 ans. Durant sa carrière, il a produit près de 20’000 dessins de presse simples, cinglants et souvent intemporels, tant le monde ne semble jamais apprendre ou se remettre en question.
Soutiens
La fresque de Mix & Remix à la station Bessières a été rendue possible par le soutien financier de plusieurs partenaires, et par l’enthousiasme et la générosité de la famille de l’artiste. La Fondation leur exprime sa plus profonde gratitude.
